Million eyes

you spy on me

« Je te demandes si tu es une bête féroce ou bien un saint, mais tu es l’un, et l’autre. Et tellement de choses encore. Tu es infiniment nombreux. Celui qui méprise, celui qui blesse, celui qui aime, celui qui cherche. Et tous les autres ensembles. Trompe-toi, sois imprudent, tout n’est pas fragile, n’attends rien que de toi, parce que tu es sacré. Parce que tu es en vie. Parce que le plus important n’est pas ce que tu es, mais ce que tu as choisi d’être. » BLIZZARD - fauve

Les corps s’entremêlent dans des étreintes qui respirent l’amour et transpirent le dégoût. On s’aime ici, on se déteste ici, on ne sait plus quel serpent croire. Alors, parfois, on prend le risque, on prend le risque d’être mordu, de succomber, mourir pour y avoir cru. Souvent on se referme, on évite de côtoyer les foules, de tendre nos paumes ouvertes avec notre cœur niché au creux de nos mains, parce qu’on a peur. Effrayé à l’idée qu’on puisse le prendre, le piétiner, le lacérer, on le garde précieusement, quitte à heurter quelques âmes au passage, question de survie. À Galway, le venin se fond dans les larmes et tapissent les trottoirs, les rues et les habitations. On y choisit bien ses amis, ses connaissances, ses voisins, parce qu’ici, les serpents, muets, ne sifflent qu’une fois que notre souffle est coupé.